Sophrologie et couple

congres de sophrologie 2015 bien fait de la sophrologie

Au fil des séances individuelles, j’entends combien dans les rapports au sein du couple, il importe, avant d’être bien avec l’autre, d’être bien avec soi….
Être disponible à l’autre passe par la capacité à acquérir la capacité à délimiter son espace intérieur et à pouvoir se départir des tracas quotidiens, professionnels ou familiaux.
De sa capacité à s’écouter soi et à être capable de s’accepter dans ses ressentis, de se reconnaître dans ses ressentis, découle la capacité à entendre l’autre et à entrer en communication.
Tendu, stressé, on ne peut envisager cette disponibilité, cette ouverture.
Fatigué non plus. Se donner des espaces, des temps de récupération est fondamental.
L’apprentissage de la détente corporelle entraîne la déconnexion d’avec des ruminations mentales préjudiciables à une véritable présence à l’autre, qu’elle soit physique ou mentale.
Vient ensuite l’aspect plus intime de la prise de conscience du schéma corporel. L’harmonie au sein d’un couple résonne au travers d’une harmonie réalisée dans les relations intimes physiques. Se connaître dans et par son corps et ses sensations corporelles concourt à un vécu agréable de celles-ci.
Savoir s’entendre dans ses sensations corporelles permet de s’entendre aussi dans une intimité avec son partenaire.
L’harmonie en la matière tient également au lâcher-prise d’une part, et à la présence, à la présence à l’instant présent d’autre part.
La sophrologie concourt à cette (re)conquête de la capacité à vivre l’instant présent, sans pollution d’éléments passés et sans pollution de projections futures.
Cet investissement de l’instant présent réalise le véritable lâcher prise. L’investissement de l’instant présent vierge d’éléments perturbateurs anciens ou issus d’un futur hypothétique amène à appréhender autrement les situations de la vie de couple quotidienne. De banales, elles peuvent s’orner d’autres couleurs. Celles d’une nouveauté chaque jour redécouverte.
Désapprendre à présumer qu’elles seront les attitudes et les réactions de l’autre. Cet autre qui partage notre vie, que nous avons choisi est toujours présent tel que nous l’avons aimé. Ne pas l’enfermer dans un regard connoté est à la fois une marque d’amour et le gage de rendre chaque jour présente l’émergence de ce qui nous a plu, attiré, fait vibré chez l’autre au point de partager sa vie avec lui ou avec elle.
La pratique de la sophrologie permet progressivement d’apprendre à voir les choses autrement. Non pas en les couvrant artificiellement d’un voile de positivité mais en leur redonnant leur juste dimension, objectivement.
Cette prise de hauteur, de distance est salvatrice dans la relation de couple. Si l’autre change, nous changeons, aussi…. Si nous changeons, l’autre change, aussi…Il y a une interactivité toute en alternance et sans imperméabilité dans les relations de couple. Celui sur lequel nous pouvons agir est nous-même…
L’acceptation de soi, la reconnaissance de soi, dans sa pluridimentionnalité, ses zones d’ombre comme de lumière, nous fait cheminer vers un apaisement et une plénitude intérieure qui, en nous renforçant, ne soumet plus les actes de l’autre au prisme déformant de notre regard.
C’est une voie de la liberté que l’on se donne et que l’on offre à l’autre d’avoir ses ressentis propres.
C’est une peu comme si on savait désormais que toute parole ou tout acte de l’autre n’est pas émis contre nous mais seulement ramené à ce qu’elle/il est ; à savoir l’expression d’un ressenti individuel dont nous pouvons être éventuellement le sujet.

Auteur : Anabelle PALLOIX-BESTION, Sophrologue