La sophrologie à Singapour, interview de Cécile Chauvot

Interview Cécile Chauvot sophrologue Singapour

Dans cette interview, découvrez le parcours de la sophrologue Cécine Chavot, qui a décidé d’installer son cabinet de sophrologie dans la ville de Singapour. 

Cécile Chauvot, une sophrologue à Singapour

Cet archipel formé d’une île principale et de 64 autres petites îles à l’extrême sud de la péninsule malaise, s’impose, depuis le début des années 80, comme l’une des places financières et économiques les plus importantes au monde.

Cécile Chauvot¹, sophrologue formée en France, y a ouvert depuis 2014 le premier cabinet de sophrologie.

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Cécile Chauvot, son parcours de sophrologue

  • Cécile, quel a été votre parcours avant de devenir sophrologue ? 

J’ai travaillé pendant plus de 7 ans dans le milieu culturel comme Chargée de communication et de relations publiques.
Des épreuves personnelles et familiales m’ont amené à me questionner sur mon avenir. Alors, j’ai souhaité me recentrer sur l’essentiel et envisager une activité plus proche de l’humain.

J’ai d’ailleurs toujours aimé être un lien entre le public et les artistes. J’ai toujours su où était ma place, mais j’avais à l’époque la volonté d’être encore plus à ma place.

Un bilan de compétences m’a guidée vers la sophrologie et le métier de sophrologue. Une méthode que je connaissais bien puisque je la pratiquais depuis le lycée pour vaincre le stress. La sophrologie m’avait aidée en plus à gérer mes deux grossesses.

Une technique qui, pour moi, était devenue un mode de vie.
En complément de cette formation en sophrologie², j’ai aussi souhaité être instructrice en massage pour bébé.

J’ai alors suivi l’enseignement proposé par la branche française de l’International Association of Infant Massage. Une étape importante pour moi, car comme pour la sophrologie, je ne masse pas les enfants des autres, mais j’apprends aux parents à masser leurs propres enfants. Je redeviens en quelque sorte un lien.

L’idée de cette transmission reste pour moi essentielle.

  • Qu’est-ce qui a motivé votre installation à Singapour ? 

J’ai tout simplement suivi en 2013 mon mari, ici, en expatriation avec nos deux enfants. Une bonne occasion pour moi de m’installer et développer mon activité de sophrologue, venant tout juste à l’époque de terminer ma formation de sophrologue à Paris.

  • Pouvez-vous nous raconter votre installation à Singapour, où la sophrologie est une technique encore inconnue ? 

En effet, la sophrologie n’est pas du tout développée et implantée en Asie du Sud-Est. Je me suis heurtée à deux refus des autorités singapouriennes. Et ici, il est impossible de s’installer sans l’accord du gouvernement.
J’ai alors mené un travail pédagogique pour préciser ce qu’était la sophrologie, et surtout ce qu’elle n’était pas. Il était important pour eux de comprendre que ça ne concernait ni le domaine médical, ni la psychologie.

  • Comment se passe le début de votre activité à Singapour et avec quel public travaillez vous ? 

Installée depuis moins d’un an, je propose mes services, pour le moment, uniquement à la communauté francophone de Singapour, qui représente pas moins de 15 000 personnes.

Il est possible, dans un deuxième temps, que je donne des séances à des anglophones ou d’autres communautés. Mais je doute que cela réponde à un besoin ou à une demande. Le yoga, la méditation, le zen, le tai chi sont des disciplines qui sont déjà très présentes et pratiquées ici. Et la communauté anglophone, à priori, semble davantage intéressée par l’hypnose.

  • Et quelles sont les demandes de la communauté francophone de Singapour pour la sophrologie ? 

La communauté est en majorité composée d’expatriés. J’accompagne de ce fait des femmes enceintes, ayant suivi leur conjoint, et qui, pendant leur grossesse, ont envie d’autre chose qu’un suivi purement médical. Quelque chose de plus axé sur les émotions.

Du fait de la forte activité business de Singapour, des personnes viennent me voir pour la gestion du stress ou de grosses pressions pour éviter le burn-out.

Et bien sûr, pour les expatriés, le changement est une vraie problématique. Comment s’adapter à une nouvelle vie quand j’ai dû suivre mon conjoint à plus de 10 000 km de la France ? Comment regagner confiance en moi et trouver la force pour entamer à nouveau une démarche professionnelle dans un pays qui n’est pas le mien ? Ou encore, comment m’adapter à une nouvelle culture ?

Pour les enfants, c’est d’ailleurs la même chose.
Mes parents étaient aussi d’anciens expatriés, et ayant grandi en Afrique notamment, j’ai dû poser mes valises dans pas mal d’endroits et m’adapter à une nouvelle culture tout en gardant quelque chose de stable pour m’appuyer. Donc, par mes expériences, j’ai déjà une bonne compréhension des femmes et des enfants qui viennent en séances.

Et pour finir, la phobie de l’avion est aussi très fréquente ici. De par la situation de la ville, les voyages par avion sont réguliers pour les hommes d’affaires notamment.

  • Par quel biais avez-vous fait connaître le démarrage de votre activité de sophrologue à Singapour ? 

J’ai profité de mon site internet et des réseaux sociaux, que ce soit Facebook ou LinkedIn, très utilisés ici.
Et au sein d’une communauté de 15 000 personnes, le bouche à oreille va vite et donne de bons résultats.

D’autant plus qu’avant d’avoir l’autorisation de m’installer, j’étais bénévole au sein de l’association française de Singapour. J’ai pu donner quelques séances de sophrologie et des cours de massage pour bébé. Donc, je m’appuie sur la communauté qui permet de développer le réseau et de bien rester dans le cadre.

J’organise aussi des séances de groupe pour les femmes enceintes en vue de la préparation à l’accouchement.

  • Quel bilan dressez-vous de cette première année et vers quelles perspectives souhaitez-vous aller ? 

Même si parfois je me sens un peu isolée dans ma pratique et que je souhaiterais avoir la possibilité d’échanger avec des confrères, à Singapour, je suis bien à ma place et bien dans ma tête.

Ce qui est d’ailleurs primordial quand on accompagne des personnes en situation d’expatriation.

J’envisage maintenant de trouver un cabinet pour pouvoir exercer ailleurs que chez moi, et recevoir ainsi des gens qui travaillent. J’espère que 2015 amènera des changements d’ici quelques mois. Pour le moment, en tout cas, notre installation à Singapour est indéfinie.