Se détendre ? pas si simple en réalité…

se détendre

La sophrologie est souvent présentée comme une démarche simple, avec des outils simples et faciles à intégrer au quotidien pour se détendre.

Effectivement, quoi de plus simple que de s’asseoir, de respirer, de faire des mouvements du corps (qui ne sont ni de la gym, ni du yoga) et de laisser parler son imagination, de faire appel à des images ? Pour certains, il s’agit de ne rien faire en somme. C’est pourtant bien là que ça se complique car ces trois outils doivent engager l’attention et la concentration.

Ne rien faire certes mais le faire bien alors, c’est-à-dire en exerçant son attention sur le moment présent.

Ce que j’ai plus d’une fois remarqué en tant que sophrologue, c’est que dans les faits cette simplicité déroute, agace, dérange, déstabilise, parfois même elle est inconfortable. Cette volonté de se détendre à tout prix peut occasionner aussi l’effet inverse. Le chemin de la simplicité n’est pas aussi facile d’accès que l’on pourrait le penser.

Certains n’osent pas l’avouer la première fois mais ils sont étonnés de leur difficulté à se relaxer. Pourtant, cette faculté à se relaxer, se détendre, nous l’avons depuis l’enfance. Les bébés ont cette capacité innée à se relaxer. Regardez les avec leur doudou et/ou leur tétine, ce n’est rien d’autre que de la relaxation.

Se détendre, il s’agit bien là d’un apprentissage. Notre corps sait déjà le faire mais ce mécanisme est peut-être un peu lointain ou enfoui : il suffit simplement de le réactiver.

Nous sommes la plupart du temps dans le « faire », dans l’ « agir », dans le « vouloir », et là pour commencer on nous propose juste de ne rien faire, de laisser faire….

La plupart des gens pensent que la détente est possible uniquement quand ils sont en vacances ou alors quand ils sont allongés et dans le silence. Ils pensent plus rarement à se détendre au cours de leur journée, certains qu’il n’y a pas de place pour le rien faire et donc le vide. Toujours dans le mouvement, certains d’être vivants…

 Quelles sont les difficultés le plus souvent rencontrées ?

La première difficulté rencontrée, c’est d’accepter de changer de rythme, de ralentir le plus souvent. Ralentir le rythme effréné de la journée, s’autoriser à prendre un temps de pause, à prendre de la distance avec un bureau qui croule sous les dossiers, une boite mail remplie d’ « urgences » et pouvoir couper le cordon avec son téléphone portable ! Parfois même juste rester assis ou debout, tranquillement, calmement peut devenir inconfortable. C’est comme aller à contre courant des performances exigées par la société dans laquelle nous vivons.

Puis vient aussi la difficulté à se recentrer sur soi, à s’écouter, à écouter les sensations, à mettre des mots sur des ressentis.

Bien souvent, nous nous rendons compte que nous sommes tendu(e)s au moment même où nous nous détendons. Et le fait de se poser et de laisser aller notre corps nous fait prendre conscience de nos sensations et les muscles se relâchent spontanément. Ecouter ce corps qui nous parle souvent (mais que nous écoutons rarement sauf quand il commence à devenir douloureux ou malade) n’est pas si simple non plus.

Resté concentré, être là tout simplement, en occupant juste l’instant présent, pouvoir affronter le silence sont d’autres difficultés parfois évoquées.

Ecoute, Patience et Persévérance…

Dans son apparente simplicité, la sophrologie demande donc une réelle écoute, une réelle présence, et aussi de la patience, de la motivation, de l’entrainement et de la répétition.

On comprend facilement que le musicien ait besoin de répéter des gammes encore et encore pour maitriser un instrument de musique, que le sportif s’entraine chaque jour pour progresser et arriver à des résultats, il en va de même pour l’écoute du corps, la concentration et la détente.

Mais pour cela, il faut accepter d’être un peu patient, accepter que cela ne vienne pas tout de suite et ne pas se laisser décourager. Se détendre c’est accepter de ne pas tout maîtriser et de faire place aussi à l’imprévu et à la surprise.

Malgré l’inconfort du début de séance, les bienfaits ressentis sont souvent significatifs. Et ces mots qui d’ordinaire sont mal perçus : l’arrêt, la pause, le retrait, l’immobilité, le silence et la lenteur deviennent une source d’équilibre, de force et d’énergie. La détente peut nous permettre de puiser dans ce moment de silence une belle source d’énergie pour mieux repartir dans notre journée.

Alors, soyons à l’écoute de notre corps et de nos ressentis. Quand notre corps réclame un peu de détente ou de repos, écoutons le ! et cessons de nous culpabiliser de notre inactivité temporaire.

Pas la peine d’être au bord du burn-out ou de la dépression pour s’intéresser à la détente. Pas la peine non plus d’attendre les grandes vacances sur une île paradisiaque pour souffler.

Vivons la détente au quotidien et sachons accueillir la simplicité de l’instant !

Accueillir la simplicité de ce qui est ressenti.  Accueillir la simplicité de ce qui est présent dans nos vies au quotidien.

 

Auteur : Laurence LE HENRY, Sophrologue.