Interview de la sophrologue Laurence Le Henry

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Laurence Le Henry
est sophrologue à Paris. Elle nous raconte son parcours…

Quel a été votre activité professionnelle avant de devenir sophrologue ?
J’ai travaillé en tant qu’assistante de direction pendant plus de 10 ans auprès de dirigeants dans de grandes structures internationales (cabinet d’avocats puis audit).
Comme la plupart des salariés, j’avais beaucoup de stress au quotidien, la pression d’un environnement exigeant, changeant, et des horaires pas toujours compatibles avec une vie de famille.

A quel moment de votre vie êtes-vous entrée en contact avec la sophrologie ?
Ma première rencontre avec la sophrologie s’est faite dans le cadre professionnel puisque j’ai participé à une formation « gestion du stress » animée par une sophrologue. La qualité de l’intervention et les qualités humaines de l’intervenante m’ont poussée à en savoir un peu plus sur cette discipline. Alors enceinte de mon premier enfant, j’ai suivi une préparation à la naissance avec cette même sophrologue.
Cette formation m’a aussi véritablement ouvert les yeux sur la nécessité de trouver mes propres ressources pour faire face aux aléas de la vie. A un moment où je faisais le point sur mon évolution professionnelle, elle a fait murir mon projet de reconversion professionnelle.

Comment vous êtes-vous devenue sophrologue ?
Après la naissance de mes deux enfants, je voulais redonner du sens à ma vie professionnelle et faire en sorte que mon travail soit en accord avec mes valeurs. J’avais vraiment envie d’un métier plus humain et plus tourné vers les autres. La recherche d’un équilibre de vie et d’une plus grande liberté d’action ont également été un moteur.
Les métiers de relation d’aide m’ont toujours passionnée et la sophrologie correspondait à mon attente. J’ai choisi de suivre une formation au CEAS, école dirigée par le docteur Luc Audouin, pour le sérieux de sa formation alliant théorie et pratique, dispensée par des intervenants variés et tous sophrologues (médecin, kiné, psychologue, infirmière, professeur de yoga, sportif, responsable d’entreprise).
J’ai également complété cette formation par des cycles de spécialisations dans des domaines qui me tenaient particulièrement à cœur : le stress au travail, la sophrologie appliquée à la femme enceinte (dans un hôpital à l’école des sages-femmes) et les enfants.

Qu’est-ce que la sophrologie pour vous ?
Un outil de développement personnel génial avec des domaines d’interventions très variés permettant à chacun de pouvoir développer ses capacités d’adaptation et d’évolution, autant dans sa vie personnelle que professionnelle.
La sophrologie c’est avant tout pour moi une démarche et une pédagogie d’action s’appuyant sur des techniques concrètes, pratiques, simples et efficaces, utilisable par tous. Pratiquée avec motivation et avec entrainement, la sophrologie permet de profiter pleinement de chaque instant de sa vie, plutôt que d’attendre que soient réunies les conditions que nous pensons être nécessaires à notre bien être.

Avez-vous une spécialisation ?
Je pense que nous attirons la clientèle qui « nous ressemble », en fonction de notre personnalité, de nos expériences et de notre parcours. A mon cabinet je reçois en consultation individuelle toute les tranches d’âges sur des problématiques assez variées. Mais la sophrologie appliquée à l’enfant m’intéresse particulièrement.
Depuis mon installation, j’ai beaucoup axé mes démarches auprès des personnes travaillant avec des enfants. Je me suis donc fais connaitre dans mon quartier auprès de pédiatres, d’orthophonistes, de psychologues pour enfants pour expliquer qui je suis, comment je travaille et expliquer aussi en quoi consiste la sophrologie adaptée à l’enfant, la démarche, les bienfaits… Démarche concluante car aujourd’hui plusieurs pédiatres me font confiance et m’envoient des enfants en consultations.
Depuis septembre dernier, j’anime des ateliers hebdomadaires dans une école maternelle pour des enfants de moyenne section. Le but étant de suivre sur une période assez longue des enfants et d’introduire le bien-être et la relaxation à l’école. L’essai est concluant car j’ai été contactée par une association qui anime des ateliers dans les écoles du quartier pour une collaboration en septembre prochain.

Quels sont les problématiques que vous traitez auprès de ces enfants ?
Les problématiques que j’ai eu à traiter jusqu’à présent sont variées.
Les parents amènent leurs enfants en consultation car ils les sentent stressés, anxieux avec souvent des difficultés pour trouver le sommeil. Il y a aussi la timidité, le manque de confiance en soi, les TICs, l’hyperactivité, l’agressivité ou le manque de concentration (qui inquiète les parents appréhendant l’échec scolaire). J’ai également suivi sur plusieurs séances une enfant souffrant de migraines, pour l’aider à surmonter sa douleur lors des crises.
Les enfants d’aujourd’hui sont très sollicités et subissent souvent le rythme infernal de leurs parents. Certains ont des emplois du temps très chargés avec très peu de « temps morts », et très peu de plages laissées à l’ennui ou au rêve !
L’environnement familial, l’école, une sur-stimulation, des exigences trop fortes, des rythmes épuisants ou encore les éventuels changements dans la vie de l’enfant peuvent affecter son développement.
Les enfants ne sont pas différents des adultes, ils ont autant besoin de nous de moments de détente psychique et physique.

Comment se déroule une séance de sophrologie avec des enfants ?
Que ce soit en individuel ou en groupe, je m’assure auprès de l’enfant qu’il sait pourquoi il est là, et je lui explique ce qu’on va faire ensemble. C’est très important de le mettre au cœur de cette démarche. D’ailleurs, les premières minutes d’une séance sont déterminantes. Il s’agit de créer un lien de confiance avec l’enfant mais aussi avec le parent.
Une séance de sophrologie avec un enfant est avant tout ludique. Cet aspect est primordial pour attirer sa curiosité, lui donner envie de pratiquer l’exercice et de le mémoriser facilement afin qu’il puisse le refaire chez lui de façon autonome. Il faut être créatif et s’appuyer sur les gouts de l’enfant pour personnaliser les relaxations guidées et mettre ainsi à profit son imagination.
Concrètement, une séance dure entre 45 minutes et 1h, pendant laquelle j’alterne :
des moments de motricité (mouvements qui vont mobiliser différentes parties corps et favoriser le travail sur le schéma corporel, l’apaisement, l’attention, la concentration)
des moments de détente où la respiration prend une place importante ; des visualisations avec des images adaptées à l’âge de l’enfant ou à l’aide d’histoires et de contes, en musique

Puis en fin de séance, je l’encourage à exprimer ses ressentis au travers de dessins dans un cahier. Ce temps de parole accordé à l’enfant lui permet de dire, s’il le souhaite, l’exercice qu’il a le plus apprécié et qu’il pense refaire chez lui.
Il faut rester simple, authentique et spontané avec un enfant. L’essentiel est de l’inviter à participer à une histoire, de lui apporter de la détente, mais aussi et surtout du plaisir. Également, lui faire gouter une expérience avec des découvertes qu’il pourra utiliser dans sa vie de tous les jours, à l’école, à la maison, avec ses amis et dans sa vie d’adolescent puis d’adulte.
Quand l’enfant souhaite revenir de lui-même et pas « pour faire plaisir », alors il s’investit dans ses séances et c’est là que les bénéfices qu’il en retire sont les plus nombreux !
Généralement, les enfants sortent ressourcés, attentifs et avec le sourire !

Comment envisagez-vous votre avenir de sophrologue ?
Je souhaite développer la relaxation en milieu scolaire pour les enfants mais aussi pour les enseignants. Je suis en train de développer un atelier pour des lycéens et des étudiants afin de leur permettre de mieux gérer le stress, la pression des examens et des concours.
Soucieuse d’apporter la meilleure aide possible, j’étends mon champ d’action progressivement vers une autre population en proie au stress : les sportifs de haut niveau. Prochainement, je vais animer une session d’initiation à la sophrologie pour des étudiants en première année d’école de kinésithérapie.
Pratiquer mon métier avec enthousiasme et avec envie, le faire connaitre au plus grand nombre et mettre l’humain et le bien être au cœur de ma pratique, telle est ma motivation.

Le site internet de la sophrologue.

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